« Un retour aux études? Ouf, c’est courageux!» Voilà généralement ce que se font dire ceux qui retournent sur les bancs d’école. Qu’ils décident de se perfectionner, ou plus radicalement de changer de carrière, les « courageux » doivent s’attendre à remodeler leur quotidien. Voici comment.

Le portefeuille amaigri
Habitué à un rythme de vie de travailleur, le nouvel étudiant a de quoi être dérouté lorsque l’argent cesse de rentrer au poste. Pour boucler les fins de mois, il faut s’attendre à diminuer son train de vie et à changer certaines habitudes.
Il faut toutefois savoir qu’un retour aux études (à temps plein) donne accès à des prêts et bourses assez intéressants de la part du gouvernement du Québec. L’inscription et les démarches sont simples, et les bénéfices sont grands. L’aide financière aux études propose d’ailleurs un simulateur pour aider l’étudiant en quête de revenus.
Les études à temps plein ne laissent pas toujours le temps de travailler, mais certaines personnes n’ont pas le choix. C’était le cas de Pascal Garant, ambulancier, qui a décidé de combiner son travail à des études en psychologie à l’Université de Sherbrooke. « J’ai un emploi qui me permet de modifier mes disponibilités comme bon me semble. En ce sens, il m’est possible de travailler 35 heures par semaine, de jour, de soir ou de nuit, tout en étant aux études à temps plein », indique-t-il. Par contre, il soulève un bémol : « Lors de ma dernière session, la charge d’étude et de travail était plus importante que ce que j’avais prévu. J’ai donc vu mes résultats baisser. »

L’horaire de premier ministre
L’exemple de Pascal est une bonne illustration d’un autre enjeu lié au retour aux études : le manque de temps et le risque de surmenage si on tente de garder le même train de vie qu’auparavant.
Comment le gérer ? En déléguant et en abandonnant certaines choses. En demandant le soutien inconditionnel du/de la conjoint/e, des enfants, des amis. En s’assurant d’avoir un espace-temps dédié aux études, mais aussi au repos. « Il est important de prendre du temps pour soi, croit l’étudiant en psychologie. Seul ou entre amis, ces moments permettent de se ressourcer et d’avoir l’énergie nécessaire pour poursuivre son cheminement académique. »
Le nouvel étudiant a aussi des atouts dans sa poche. Si étudier, mémoriser et se concentrer de longues heures pour comprendre des textes complexes ne faisaient plus nécessairement partie de son quotidien, il a acquis une organisation et une expertise sur le marché du travail qui lui serviront à l’école.

Que des sacrifices?
Le retour aux études n’est ainsi pas qu’un immense don de soi. Il permet de s’épanouir, de vivre autre chose à un moment où un individu se questionne sur l’avenir de sa carrière.
Il s’agit surtout de bien s’organiser et de se poser les vraies questions avant de se lancer : Est-ce que la formation contribue réellement à promouvoir ma carrière ? Quel type d’enseignement me convient le mieux : à distance, magistral ou pratique ? À temps plein ou à temps partiel ? Quel genre de soutien de mon entourage et de l’établissement d’éducation puis-je recevoir ? Suis-je prêt à travailler avec des étudiants plus jeunes et inexpérimentés que moi ?
En somme, s’il y a perte de revenus, changement de milieu et de collègues, modification de l’horaire et réarrangement des temps de loisir, les buts visés restent les mêmes : obtenir une promotion ou un emploi qui convient mieux à ce que recherche le « courageux ». Il faut simplement garder le cap sur cet objectif.