Vous cherchez un emploi? Avez-vous pensé jeter un œil du côté de Saint-Hyacinthe? La ville de 54 000 habitants vient de se hisser au sommet des villes les plus effervescentes au chapitre de la création d’emplois…

Tel est le résultat du dernier classement des villes canadiennes championnes de l’emploi, établi par l’Express Employment Professionals, une firme ontarienne de recherche sur l’emploi.

Un technopôle agroalimentaire de niveau mondial
« Nous avons l’avantage d’être très actifs dans un créneau particulier : celui de l’agriculture et de l’alimentaire », indique en entrevue Gabriel Michaud, directeur général de la MRC Les Maskoutains.

Ayant obtenu le titre de Cité de la biotechnologie agroalimentaire, vétérinaire et agroenvironnementale, Saint-Hyacinthe est une de ces villes qui fait battre le cœur industriel de la province en Montérégie, première région administrative au Québec pour l’importance de l’emploi manufacturier.

« En tant que capitale agroalimentaire du Québec, nous sommes très présents à la fois sur le plan de la production, de la transformation et de la recherche, explique M. Michaud. À cela s’ajoutent des activités manufacturières qui viennent soutenir l’activité agroalimentaire et qui font que nous avons l’avantage d’avoir un bassin d’emploi intéressant. »

Selon le Bilan économique 2014 de la MRC maskoutaine, le secteur manufacturier a maintenu sa croissance en 2014, ce qui a permis la création de 500 nouveaux emplois dans ce domaine l’année dernière. Moteur de la création d’emplois, c’est au secteur « biotechnologique et agroalimentaire » que l’on doit les deux tiers des postes ainsi créés.

Des besoins à combler
« Intéresser et conserver la main-d’œuvre a toujours été un défi; or dans tous les secteurs agroalimentaires, les entreprises ont un besoin constant de main-d’œuvre », admet M. Michaud, dont la MRC, comme d’autres municipalités au Québec, subit les effets du vieillissement de la population.

Selon la dernière Enquête sur les caractéristiques de la demande de main‐d’œuvre en Montérégie, déjà en 2014, près d’une entreprise sur quatre dans la MRC maskoutaine éprouvait des difficultés de recrutement.

La demande de main-d’œuvre concerne aussi les métiers de la vente et des services, comme en témoigne le site de la Corporation de développement de Saint-Hyacinthe qui lance un appel aux « investisseurs actifs ou passifs » souhaitant venir implanter un projet commercial dans la ville (restauration, hôtellerie, magasin, etc.).

À une autre échelle, Emploi-Québec estime que plus de 132 000 postes seront à pourvoir en Montérégie d’ici 2017. « En effet, 32 800 emplois s’ajouteront à l’économie régionale, alors que plus de 100 000 postes seront rendus disponibles en raison de nombreux départs à la retraite », peut-on lire dans une publication du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

Pour pallier ce problème, la MRC fait depuis quelques années des « efforts de recrutement sans précédent ».

« En collaboration avec plusieurs partenaires, nous avons mis sur pied un organisme qui s’appelle Forum 20-20 pour justement intéresser les gens qui proviennent de l’immigration et qui peuvent contribuer à l’économie de notre région pour assurer une réponse aux besoins des entreprises », explique M. Michaud.

Bonne nouvelle pour les travailleurs : « cette rareté relative de main-d’œuvre pourrait donner lieu à des pressions à la hausse sur les salaires », surtout dans les industries du secteur primaire, prévoit la Direction de la planification et de l’information sur le marché du travail d’Emploi‐Québec Montérégie.