Salaire: vos attentes sont-elles réalistes?

Le meilleur moyen de ne pas être déçu lorsque vient le temps de négocier son salaire, c’est d’avoir des attentes réalistes. Le candidat qui connaît la valeur réelle de son travail et se prépare à bien le démontrer est certain de sortir gagnant de toute négociation.
Au Québec, les travailleurs s’attendent à recevoir une augmentation salariale de 1,8 % en 2017, mais croient qu’ils méritent 3,6 %. Non seulement l’écart est-il du double, mais les organisations prévoient octroyer 2,5 % l’an prochain, selon un sondage réalisé par CROP et l’Ordre des conseils en ressources humaines agréés du Québec réalisé auprès de 541 salariés à la mi-août 2016. Ces attentes secrètes peuvent paraître irréalistes lorsqu’on sait que l’inflation n’est que de 1,5 % en moyenne cette année au Québec.
Plus marquant encore, les travailleurs de la génération Y, nés entre 1980 et 1992, s’attendaient à gagner 48 860 $ par année à leur arrivée sur le marché de l’emploi et les femmes, 42 060 $, selon une étude du Generational Career Shift Project réalisée en 2011. Cinq ans plus tard, ils croyaient pouvoir obtenir 84 868 $ et 67 766 $ respectivement, soit des augmentations annuelles de 14,8 et 12,8 % !
Cet écart entre les attentes et la réalité peut créer un sentiment d’iniquité chez les employés et entraîner une perte de motivation, selon l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
Si l’on croit toutefois vraiment mériter plus, la recruteuse et coach en recherche d’emploi Mylène Beaudoin conseille de foncer et de demander, sinon, impossible d’obtenir une augmentation! « Il est facile de dire que l’on mérite plus, dit-elle, tout le monde pense mériter mieux que ce qu’ils ont. Or, s’il faut avoir le courage de le demander, il faut surtout savoir le prouver… »
Comment obtenir davantage
Pour se faire une idée d’où notre rémunération se situe par rapport à son domaine, Mylène Beaudoin conseille de consulter les guides salariaux publiés par de grandes entreprises, par exemple celui du domaine de la comptabilité et de la finance de la firme Robert Half. La recruteuse suggère aussi de demander à des collègues dans le milieu le salaire qu’ils font et de tester auprès d’eux si celui que l’on veut obtenir est réaliste.
Ceux qui souhaitent convaincre leur supérieur de leur accorder un meilleur salaire doivent bien préparer leurs arguments, en exposant leurs accomplissements et en mesurant leur rendement. Un employé qui a fait un bon coup récemment, par exemple des ventes record, devrait en profiter pour renégocier son salaire, surtout en dehors de la période de pointe à l’évaluation annuelle.
Mylène Beaudoin n’est toutefois pas convaincue qu’il faut se concentrer uniquement sur le salaire pour évaluer si un employé est heureux, car la reconnaissance de l’employeur et les conditions de travail comptent pour beaucoup.
Elle fait valoir que l’on doit tenir compte de l’ensemble de l’expérience d’emploi et non seulement du salaire. « Si on trouve un emploi à quinze minutes de chez soi plutôt qu’au centre-ville de Montréal, on gagne deux heures par jour. Le stress en moins, ça vaut combien? Ça aussi, il faut le considérer… »
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