Se préparer au marché du travail québécois

Si le Québec a accueilli 55 036 immigrants en 2012, le taux de chômage de la population immigrante s’est fixé à 11,5 %, alors que dans l’ensemble de la population il se maintenait à 7,8 %.
Immigrer est une aventure excitante, mais l’intégration en emploi peut s’avérer plus difficile que prévu. Deux acteurs du secteur donnent leurs meilleurs conseils aux nouveaux arrivants.
S’informer avant de partir
Il est très important de comprendre les conditions d’arrivée, explique Marie-Josée Dubois, directrice générale du groupe Conseil Saint-Denis et présidente du Réseau des services spécialisés de main-d’oeuvre. « Beaucoup de nouveaux arrivants croient que leur formation sera reconnue et qu’ils travailleront en arrivant, mais c’est rarement le cas. Il faut donc s’informer sur le processus d’intégration et de reconnaissance des acquis avant de partir. Ils viennent ici pour une vie meilleure, il leur faut bien évaluer les réalités de leur intégration pour qu’il n’y ait pas trop de décalage entre leurs aspirations et la réalité. »
Pour Mme Dubois, il faut lire et s’informer avant le départ. Visiter le site du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles est aussi un bon point de départ selon elle.
Faire reconnaître ses diplômes et compétences avant d’arriver
C’est l’un des obstacles les plus importants selon Yann Hairaud, directeur général de la Clef pour l’intégration au travail des immigrants (CITIM), un service d’aide à l’emploi pour les nouveaux arrivants francophones. « C’est paradoxal, souligne-t-il, les immigrants ont été sélectionnés en fonction de leur niveau de formation et leurs expériences, mais une fois arrivés ici, leur formation n’est pas toujours reconnue et cela peut être frustrant. » Il conseille donc de déposer une demande à l’ordre professionnel concerné, s’il existe, ou de faire reconnaître ses diplômes durant la période d’attente afin d’obtenir le visa de travail ou la résidence permanente.
Continuer à progresser après la première expérience
« Vous n’avez pas d’expérience québécoise » : c’est un refrain que les nouveaux arrivants connaissent bien selon M. Hairaud et Mme Dubois. Cette dernière indique : « Je conseille de trouver une première expérience dans le même secteur d’activités que dans le pays de départ, de faire attention à ne pas tomber dans un cycle de subsistance. »
Pour M. Hairaud, il peut au contraire être pertinent et judicieux d’acquérir une première expérience, même si c’est hors de son secteur d’activité. « Si la personne est fonceuse, elle ne perdra pas son objectif et ne sombrera pas dans le cercle vicieux de la subsistance. Ce n’est pas toujours facile, mais il faut gérer le problème à plusieurs vitesses, entre l’idéal et l’immédiat », précise-t-il.
Utiliser les ressources en place
« On encourage les immigrants à ne pas rester seuls dans leur coin, ajoute Mme Dubois, des activités de groupe ou des rencontres avec des professionnels leur permettent de réaliser qu’ils ne sont pas seuls. » Tout effort est louable pour découvrir le marché du travail québécois, cibler les meilleurs employeurs ou encore créer des passerelles avec des employeurs.