Se vendre quand on est introverti

Les humains ne sont pas tous des sociables boulimiques ayant besoin de se montrer au monde à la moindre occasion. Même si l’extroversion est valorisée à notre époque, la réserve de l’introverti ne devrait pas l’empêcher de se vendre.
Connais-toi toi-même
Précisons d’abord une chose : les introvertis ne sont pas nécessairement gênés. Fernande Turgeon, du cabinet-conseil en réseautage Lise Cardinal, précise : « C’est plutôt une question d’énergie, car ils s’énergisent par eux-mêmes alors que les extrovertis ont constamment besoin de la reconnaissance des autres. »
La manière de réfléchir distingue aussi les deux personnalités. L’extroverti est plus démonstratif et réfléchit tout en parlant, alors que l’introverti réfléchit longuement avant de parler.
Vus à tort comme des solitaires, les introvertis doivent miser sur leurs qualités. Parmi celles-ci, Mme Turgeon énumère la bonne organisation, la déduction logico-rationnelle, la capacité à trouver de l’information et l’autonomie. Étant conscients de leurs forces, les introvertis ne devraient pas non plus se laisser arrêter par les préjugés.
Trois mythes à défaire pour mieux s’autopromouvoir et réseauter quand on est introverti.
Mythe n°1 – Les extrovertis sont comme des poissons dans l’eau du réseautage
Or, de nombreux extrovertis ne maîtrisent pas parfaitement l’art de réseauter. Mme Turgeon donne des formations sur le réseautage et elle assure que ses classes sont remplies d’extrovertis! « Beaucoup d’extrovertis, même s’ils donnent beaucoup, sont incapables de demander des faveurs en retour. Ou encore ils sont incapables de faire le suivi dans leur réseau », explique-t-elle.
Mythe n°2 – Le réseautage, ce sont les 5 à 7
Le réseautage est souvent associé aux activités sociales comme les partys de bureau, la sortie au golf ou le traditionnel 5 à 7. L’impression de ne pas être dans le club ou dans la « gang » si on est absents de ces réunions grégaires ne devrait pas prendre le dessus.
« Ce n’est pas nécessairement l’endroit pour se faire valoir, souligne la spécialiste du réseautage. Il faut surtout savoir ce qu’on veut pour savoir où se promouvoir. » Chercher à être reconnu dans une spécialité, aller chercher des contrats ou des recommandations et trouver la bonne personne pour les communications sont par exemple trois champs qui nécessitent des actions différentes.
Mythe n°3 – Plus on connaît de monde, meilleur est notre réseau
Cette fois, Fernande Turgeon fait appel à une image pour déconstruire le mythe : « C’est la théorie du gouvernail. Dans un gros navire, un simple petit mouvement du gouvernail est suffisant pour virer de bord. » C’est la même chose dans un réseau.
Plutôt que de se demander combien de gens il reste à rencontrer, il faut déterminer de qui on a besoin. A-t-on besoin d’un « connecteur », de quelqu’un d’autre qui connaît beaucoup de monde et peut nous les présenter ? Ou au contraire, quelqu’un pour nous reconnaître et nous vendre auprès des autres serait-il une meilleure clé pour ouvrir les portes désirées ?
Finalement, si vous êtes convaincu d’être introverti, prenez les moyens pour vous ménager du temps. Mme Turgeon propose de négocier un contrat avec soi-même : « Si vous voulez aller dans un cocktail, vous pouvez décider de vous accorder une activité en solitaire la journée suivante, vous réserver un moment pour aller marcher, par exemple. » Les gens qui se nourrissent surtout de leur monde intérieur auront ainsi moins le sentiment de se perdre dans des activités qui ne leur correspondent pas.
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