Souffrez-vous du syndrome de l’imposteur?

Avez-vous l’impression qu’on vous a embauché pour un travail qui excède vos qualifications et que votre incompétence sera tôt ou tard révélée au grand jour? Vous n’êtes pas seul. Des explications sur votre « état » et des moyens pour vous aider à chasser « l’imposteur » qui dort en vous.
Si vous souffrez du syndrome de l’imposteur, cela signifie que la perception que vous avez de votre rendement est loin de la réalité. Attention toutefois de ne pas confondre sentiment d’insécurité et imposture ! Les « insécures » peuvent avoir de la difficulté à atteindre le succès, tandis que les « imposteurs » réussissent, mais ne pensent pas qu’ils le méritent.
Des fleurs mal reçues
Plusieurs preuves objectives peuvent vous rassurer sur votre rendement réel : d’excellentes évaluations annuelles, des promotions, de bons résultats scolaires, la satisfaction de la clientèle, etc.
Or, les recherches démontrent que les « imposteurs » ressentent un malaise lorsqu’ils se font lancer des fleurs. C’est qu’ils ont toujours l’impression qu’ils méritent le pot. Les personnes axées sur les résultats sont plus susceptibles d’être « atteintes » du syndrome. Les femmes comme les hommes peuvent le ressentir, mais ils ne l’expriment pas de la même façon. Les premières doivent souvent faire davantage leurs preuves et peuvent avoir à exposer leurs faiblesses, alors que les seconds auront tendance à choisir les situations qui mettent en valeur leurs forces.
Selon des chercheurs, votre « imposture » pourrait s’expliquer par le fait que vous avez été surprotégé par votre père ou qu’il ne vous a pas accordé assez d’attention, ou encore, que vous avez des amis qui ne vous ont pas offert le soutien moral nécessaire.
Sachez qu’il est normal de ressentir ce sentiment en début de carrière. Mais il devrait diminuer au fur et à mesure que vous gravissez les échelons et gagnez en expérience.
Des trucs pour apaiser l’imposteur en vous
Comme le syndrome de l’imposteur se nourrit de vos fausses perceptions, tentez de vous approprier vos succès. Arrêtez d’attribuer toutes vos réussites à de la chance ou à l’aide de vos collègues. Les réussites de tous reposent sur une part de chance et une part d’influence des autres. Pourquoi les vôtres perdraient-elles de la valeur de ce seul fait?
Pour des raisons de survie, notre cerveau est conçu pour retenir davantage les éléments négatifs. En tant qu’imposteur, vous êtes le pire juge de vous-même. Pour dompter les pensées négatives que vous entretenez envers votre compétence, vous devez « divertir » votre cerveau de la même façon que vous le feriez avec un enfant qui répète sans cesse qu’il a envie de bonbons. Que feriez-vous pour diriger l’attention de l’enfant sur autre chose? Vous lui présenteriez peut-être un jeu. Chaque fois qu’une critique sévère traverse votre esprit, pensez à l’une de vos forces ou à l’un de vos succès et accrochez-vous à cette pensée.
Changez enfin la façon dont vous vivez cette imposture. L’adrénaline produite par l’anxiété, la peur du succès ou de l’échec (ou de votre incompétence) sont autant de sentiments qui peuvent vous pousser au dépassement…
Bref, rappelez-vous que la véritable imposture, c’est de vous cacher vos succès à vous-même.