Après une dure journée de travail, s’arrêter n’est pas nécessairement se reposer. Et se reposer ne signifie pas non plus récupérer. Selon plusieurs études, la résilience au travail passe par une bonne capacité à récupérer, soit à se remettre des efforts déployés dans sa journée de travail.

Il est 15 h. Encore deux heures au boulot… mais vous cognez des clous, votre esprit fuit et vous n’avez plus aucune motivation. Pourquoi votre performance est-elle donc atteinte à ce point ?

En entreprise, la faible productivité a un coût. On l’accuse d’entraîner une perte de 62 milliards de dollars (!) par année aux entreprises. La cause ? Des travailleurs incapables de récupérer après une journée de labeur.

Des chercheurs dans le domaine de la santé, en science du sport et en psychologie organisationnelle se sont intéressés à ce « besoin de récupération » chez les travailleurs. Il est basé sur un concept simple. Le travail demande des efforts durant la journée de travail ; si le travailleur a assez de temps pour récupérer, il arrivera le lendemain matin avec aucun « symptôme résiduel » de sa journée de travail précédente. Mais sans la possibilité de véritablement faire le vide et d’oublier les tâches en cours, donc de récupérer l’énergie déployée, impossible d’espérer être performant au travail sur le long terme.

S’épuiser plutôt que récupérer
Surcharge de travail et épuisement sont ainsi l’inverse de la résilience au travail. Il ne sert donc à rien de faire des nuits blanches ou de se forcer à travailler des heures supplémentaires lorsque le corps crie sa fatigue. La performance au travail ne fera qu’en souffrir.

Les recherches démontrent qu’un manque de récupération augmente les risques d’accident sur les lieux de travail. Et le manque de sommeil est coûteux : on le chiffre à 11 jours perdus par année. À ce compte, mieux vaut prendre deux semaines de vacances supplémentaires.

Comme le corps après une période de sport intensive, le cerveau a besoin de repos après une journée de travail très profitable. Ainsi, si vous êtes particulièrement efficace une journée, vous aurez besoin de davantage de temps de récupération pour vous requinquer. Sinon, c’est l’épuisement professionnel qui guette.

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Le sommeil, cet allié
Pour se remettre d’une journée de travail, il y a la récupération externe : les soirées, les week-ends, les vacances.

Une étude effectuée en 2012 auprès de 1 307 infirmières a démontré que celles qui se plaignaient d’insomnie, de sommeil insatisfaisant ou insuffisant et de somnolence au travail avaient davantage besoin de récupération après le travail. Ainsi, comme on peut s’y attendre, une bonne nuit de sommeil entre deux journées de travail (durant laquelle vous ne rêvez pas au boulot) a des pouvoirs miraculeux sur la récupération du travailleur.

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Bouger pour récupérer
Les chercheurs parlent aussi de récupération interne, soit prendre des pauses à l’intérieur d’une journée de travail. Elle se concrétise par la rotation entre diverses tâches, les pauses café, le changement de position, etc.

Et comment optimiser les moments de récupération lorsqu’on est exténué ? Une étude publiée en 2015 dans le Journal Of Physical Activity & Health a démontré qu’une journée active engendre un moins grand besoin de récupération après le travail.

Il est donc recommandé de passer du temps debout plutôt qu’assis, de monter et descendre les marches, de prendre une pause dîner active, de se réserver une période de relaxation au travail et de se détacher de ses tâches une fois à la maison.

Conclusion : plus on s’aère l’esprit, plus la récupération est facile. Et plus la récupération est réussie, plus la performance sera grande le lendemain.