Survivre à la dépression saisonnière: mode d’emploi

Les symptômes de la dépression saisonnière ressemblent à ceux de la dépression elle-même (fatigue, perte de motivation), à trois différences près: on ressent davantage le besoin de dormir, de manger des sucres et des féculents… Puis, la rémission vient au printemps.
Si vous ressentez ces symptômes, ce guide est pour vous.
La cause la plus souvent évoquée pour expliquer la dépression saisonnière est le manque de lumière. Après tout, dans l’hémisphère Nord, la quantité de lumière que l’on reçoit chute radicalement: alors qu’on reçoit de 50 000 à 130 000 lux en été, on passe à de 2000 à 20 000 lux en hiver.
«On n’a pas isolé une cause unique pour expliquer la dépression saisonnière, dit toutefois Marie-Pier Lavoie, psychologue et auteure du livre Du soleil plein la tête – La luminothérapie. Les études montrent qu’il peut y avoir un facteur génétique. Ensuite, il y a la question des neurotransmetteurs, et des niveaux de sérotonine et de dopamine qui sont trop bas.»
Tout comme les causes, donc, les solutions sont multiples.
Faire le plein de lumière
S’exposer à la lumière est bénéfique pour la raison suivante: «En entrant par les yeux, la lumière envoie un signal dans le cerveau pour augmenter le taux de sérotonine et réduire le taux de mélatonine, qui est responsable du sommeil», explique la psychologue.
Une part de la solution vient d’habitudes que l’on intègre au quotidien : sortir, faire une promenade sur l’heure du midi et travailler près d’une fenêtre, par exemple.
Pour ceux qui ont une dépression diagnostiquée, la luminothérapie demeure une solution éprouvée: «On effectue le traitement chez soi avec une lampe achetée à cet effet. On suggère de 20 à 30 minutes d’exposition chaque matin. L’effet se fait sentir à l’intérieur de 1 à 2 semaines.»
Travailler sur ses pensées négatives
Il y a un aspect psychologique relié à la dépression saisonnière. D’ailleurs, une étude conduite par la psychologue Kelly Rohan, de l’université du Vermont, confirme que la thérapie cognitivo-comportementale est au moins aussi efficace que la luminothérapie, sinon plus.
«Comme pour la dépression, explique Marie-Pier Lavoie, il y a un élément de négativisme qui est présent. La thérapie aide à modifier nos perceptions et nos pensées négatives par rapport à l’hiver. Puis à modifier aussi nos comportements, comme de mieux préparer la saison et de trouver une activité qui nous fera apprécier l’hiver.»
Bouger
«Je conseille toujours de faire de l’activité physique, à l’extérieur de préférence, dit la psychologue. C’est une bonne chose, ne serait-ce que pour accéder à un bien-être psychologique.»
Par ailleurs, une étude suédoise publiée dans le journal médical Cell suggérait déjà en 2014 que l’activité physique protégeait contre les symptômes de dépression majeure.
Surveiller son alimentation
«En mangeant de manière équilibrée, on se sent mieux de prime abord», poursuit Marie-Pier Lavoie.
Pour ce qui est de traiter la rage de sucre et de féculents, les nutritionnistes suggèrent de privilégier les glucides à digestion lente (riz, pâtes, céréales) que ceux à digestion rapide (bonbons, chocolat, gâteaux).
De plus, certaines études indiquent qu’une plus grande absorption d’acide folique aiderait à la production de sérotonine. On trouve l’acide folique en concentration intéressante dans les légumes verts à feuilles (épinards, par exemple), les abats de volaille, le foie et les légumineuses cuites.
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