Travailler de nuit, voilà un rythme de vie pas toujours facile à vivre. Quels sont les inconvénients et les avantages de travailler lorsque le soleil est couché ?

À l’heure où certains se préparent à aller dormir et que d’autres sortent dans les bars, Katerine se rend au travail. À 21 h, cette infirmière de 34 ans prend son service et ne quittera pas son établissement de santé avant le lever du soleil. Depuis 10 ans, elle se couche lorsque tout le monde se lève, se réveille en plein après-midi et manque souvent les anniversaires de ses amis… Pourtant, entre avantages et inconvénients, son cœur balance parfois.

Mieux payée, moins stressée

« Les horaires de nuit sont mieux rémunérés », souligne d’emblée Katerine. Il s’agit pour elle d’un atout non négligeable, surtout en début de carrière. Par ailleurs, elle trouve que les quarts de nuit sont plus calmes. « Tu peux faire ce que tu as à faire plus tranquillement, avec moins de stress », explique-t-elle.

Les quarts, d’une durée de 9 à 12 heures, lui offrent un autre avantage : elle a plus de journées de congé dans la semaine. « Je peux ainsi faire ce que je veux ces jours-là, comme voir mes amis. Et comme je n’ai pas d’enfants, ça ne me dérange pas de travailler le week-end », détaille-t-elle. D’ailleurs, elle dit mieux dormir depuis qu’elle travaille de nuit. « J’ai finalement plus de temps pour faire du sport, je fais attention à moi et j’ai un meilleur sommeil », assure-t-elle.

Des effets néfastes

Si elle apprécie ce rythme, elle note toutefois un certain nombre de contraintes directement liées au travail de nuit. « Sur le plan de ma profession, je fais moins de choses techniques en étant de nuit, alors j’ai toujours peur de perdre la main », raconte-t-elle. Dans son service, en oncologie, très peu de soins sont donnés la nuit, ce qui rend son travail parfois moins intéressant.

Sa vie sociale est aussi beaucoup moins remplie. « Je suis toujours à l’inverse de mes amis et de ma famille, alors évidemment, c’est difficile de se voir », glisse-t-elle. Elle manque plusieurs événements, sort moins que lorsqu’elle était de jour et ne fait pas beaucoup de nouvelles rencontres. Du même souffle, elle s’estime chanceuse que son conjoint, lui aussi infirmier, officie de nuit. « Sinon, ce serait impossible », croit-elle.

Par ailleurs, les effets néfastes sur la santé l’inquiètent beaucoup. « Même si je ne les ressens pas encore aujourd’hui, je sais qu’à long terme, cela peut être problématique », dit Katerine. Effectivement, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé le travail de nuit comme « probablement cancérogène ». Si Katerine a une bonne hygiène de vie, elle avoue tout de même qu’elle ne pourra physiquement pas travailler de nuit toute sa carrière.

Voudrait-elle changer de rythme pour autant ? « Oui, quand même, j’aimerais pouvoir me caler un peu dans la vie normale, avoir des enfants, et je trouve qu’à temps plein de nuit, c’est difficile », croit-elle. Elle assure cependant être prête à continuer de travailler quelques nuits par mois.

 

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