par Fanny Bourel

Futurologue, c’est un métier qui existe. Ces spécialistes du futur anticipent l’évolution du monde afin de mieux s’y préparer. Thomas Frey est l’un d’entre eux. Voici ses prédictions sur la manière dont le monde du travail évoluera.

M. Frey est l’un des futurologues les plus réputés dans le monde. Se qualifiant lui-même d’architecte du futur, il a créé le DaVinci Institute, un groupe de réflexion à but non lucratif en futurologie situé au Colorado. Il partage ses prévisions à travers des conférences qu’il donne dans le monde entier, mais aussi sur son blogue, Futurist Speaker.

La fin de l’emploi permanent
Les gens occupent de plus en plus d’emplois différents au cours de leur vie et cette tendance continuera à s’accentuer. Plutôt que d’évoluer dans des processus continus, ils seront appelés à travailler de plus en plus sur des projets. « Un Américain de 30 ans a déjà occupé 11 emplois en moyenne. Dans 10 ans, il aura travaillé sur 200 ou 300 projets à cet âge », explique M. Frey.

Tous des travailleurs autonomes
Pour le futurologue, l’avenir est aux « solopreneurs », c’est-à-dire aux entrepreneurs à leur compte. Plutôt que de voir leur sort dépendre de celui d’une entreprise, ces travailleurs se mettront de plus en plus à leur compte pour gagner en liberté et en flexibilité.

Le travail en colonie
Thomas Frey croit que ces solopreneurs s’organiseront autour de colonies d’affaires. Par exemple, un gestionnaire de projet d’une entreprise recrutera des talents pour travailler autour d’un même projet. Ces colonies existeront physiquement, dans un espace de co-working, ou virtuellement.

Une plus grande automatisation
Le développement des robots et de l’impression 3D accentuera l’automatisation du travail. La maîtrise des technologies sera donc de plus en plus cruciale.

Des emplois renouvelés
Du fait de l’automatisation grandissante, Thomas Frey pense que 2 millions d’emplois disparaîtront dans le monde. Un chiffre qui représente la moitié des emplois existant actuellement. Les cols bleus comme les cols blancs seront touchés, selon M. Frey. La démocratisation de l’impression 3D se traduira par la suppression d’emplois dans le secteur manufacturier. L’automatisation de l’enseignement, déjà à l’œuvre depuis l’apparition des cours en ligne gratuits, réduira le besoin de professeurs.

De nouveaux emplois dès 2020
Parmi les métiers qui verront le jour, on retrouve des banquiers en monnaies alternatives (telles que le Bitcoin), des agriculteurs urbains, des « gestionnaires en données inutiles » qui travailleront à éviter des doublons de données et à prévenir l’encombrement. Thomas Frey prévoit également l’arrivée de spécialistes en éducation sociale (puisque les gens apprendront de plus en plus les uns des autres), d’ingénieurs en impression 3D et de gestionnaires de vie privée (puisque la distinction entre vie publique et vie privée deviendra de plus en plus floue).

Les métiers d’après 2030
Certains nouveaux emplois ne seront créés qu’après 2030, selon M. Frey. Parmi eux, les répartiteurs de drones, que ce soit des drones chargés de livrer des pizzas ou de surveiller la pollution, et des « ressusciteurs » d’espèces animales disparues. De nouveaux experts des phénomènes naturels feront leur apparition comme des spécialistes capables de contrôler la météo ou de prévoir les tremblements de terre. Dans le domaine de la santé, des personnes auront pour métier de fabriquer des organes et des chirurgiens de la mémoire supprimeront les mauvais souvenirs…