Travailler en marchant, pas si fou que ça!

On le savait, mais voilà qu’une nouvelle étude le confirme : être actif en travaillant accroit la productivité et la concentration au travail.
En fait, si vous travailliez en marchant sur un tapis roulant, vous retiendriez 35% plus d’information, selon une recherche menée par une équipe du Tec3Lab de HEC Montréal.
Pour l’étude, on a demandé à 18 étudiants de marcher sur un tapis roulant programmé à une vitesse de 2,25 km/h en lisant un texte et en répondant à des questions pendant 40 minutes. De temps en temps, ils étaient interrompus par l’arrivée d’un courriel. Résultat: la probabilité de répondre correctement aux questions était 35 % plus élevée chez les marcheurs et ces derniers ont même rapporté se sentir mieux concentrés.
Déjà, on sait que les effets négatifs de la position assise prolongée ne sont plus à démontrer : Maux de dos, prise de poids, augmentation des risques de certains cancers et de troubles cardiovasculaires, dérèglement de l’insuline et de la tension artérielle, etc. En fait, de plus en plus d’experts s’entendent pour dire que la position assise peut être aussi nocive que… la cigarette!
Des entreprises se mettent en marche
Pour contrer cette problématique qui affecte tant la santé que la qualité de la production au travail, certaines entreprises ont mis sur pied une solution concrète. Aux États-Unis, la Walkstation, un appareil qui intègre tapis roulant et table de travail, trouve de plus en plus d’adeptes. En effet, de grands noms comme Best Buy et l’entreprise pharmaceutique GlaxoSmithKline ont décidé de tenter l’expérience afin de réduire l’obésité chez leurs employés. L’appareil, qui coute aux alentours de 4000$, brule entre 100 et 130 calories en 60 minutes et permet de répondre au téléphone ou aux courriels sans s’épuiser. L’idée n’est donc pas de faire du sport, mais plutôt de demeurer actif et alerte. Et surtout, de ne pas passer la journée en position assise.
Le produit est nettement moins populaire chez nous, même si la sensibilisation se fait de plus en plus. À Montréal, certaines personnes l’utilisent ne serait-ce qu’à temps partiel. C’est le cas de la chroniqueuse en conditionnement physique du journal The Gazette, Jill Baker, qui monte sur son appareil quelques heures par semaine.
Pour les intéressés, il existe même une communauté sur Internet de «travailleurs-marcheurs» qui partagent leurs bons coups et leurs défis.