par Maxime Bilodeau

Des rôles moins définis d’avance, plus de liberté, mais souvent plus de travail et moins de sécurité d’emploi: travailler en mode start-up, c’est quoi au juste?

La réponse de David Dupont, 22 ans et directeur général de Bulldozer, une agence de développement technologique qui se spécialise dans la conception d’applications mobiles pour de jeunes entreprises.

Quelle est ta définition de « travailler en mode start-up »?
À la base, c’est d’essayer de changer le monde avec peu de moyens. Ça exige de rallier des talents à une seule et unique cause et de puiser le maximum de chacun pour en faire quelque chose d’infiniment plus grand. Seuls les meilleurs, ceux qui sont à la fois convaincus, convaincants, compétents et prêts à ne pas compter leurs heures y trouvent leur compte.

Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire?
Deux choses, selon moi. La première, c’est que les expériences vécues dans la jeune entreprise diffèrent radicalement de celles offertes dans un cadre de travail plus traditionnel: un employé a plus de responsabilités et nage constamment dans l’adversité, son système D est mis à rude épreuve au quotidien… C’est une occasion unique en son genre pour celui ou celle qui a une fibre entrepreneuriale, mais qui n’est pas prêt à se lancer à son compte.

Quand à la seconde implication, elle a davantage trait à la culture non hiérarchique qui caractérise ce type d’entreprise et que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Dans une entreprise en démarrage, la proactivité est reine. Chacun est maître de ses choix et voit les conséquences directes de ses décisions et de celles de ses collègues. Ceux qui y œuvrent sont parfois si impliqués qu’ils croient autant que les fondateurs à la mission de l’entreprise. Tous les efforts sont orientés vers le développement de l’excellence, du « toujours plus, toujours mieux ».

Pourtant, travailler pour une start-up est réputé risqué. Pourquoi?

Il y a un effet de mode indéniable autour des entreprises en démarrage. Aujourd’hui, c’est très tendance d’en lancer une dans l’espoir plus ou moins avoué de connaître une gloire instantanée, mais malheureusement, il n’y a pas nécessairement de préparation adéquate qui se fait en aval. Par exemple, les entrepreneurs ne pensent pas nécessairement aux manières de financer le projet et ne prévoient qu’à très court terme, voire au jour le jour. Un tel comportement revient à placer tous ceux qui travaillent pour la compagnie sur un siège éjectable.

Comment éviter cet écueil?

Je pense que beaucoup de gens gagneraient à travailler en entreprise avant de se lancer dans une telle aventure. L’expérience qu’ils y gagneraient leur permettrait de contribuer à une entreprise productive plutôt qu’incapable de livrer la marchandise. Aussi, il faut embrasser la philosophie de vie que sous-tend ce choix de carrière. Les start-ups, c’est très techno et avant-gardiste, tant dans l’esprit que dans le quotidien, donc si on ne se retrouve pas dans ce portrait, il y a des risques que travailler en mode start-up soit une expérience déplaisante!