Travailler les pieds dans le sable

par Josiane Roulez
Vivre dans un pays du Sud tout en gardant son emploi au Canada? Pour certains Québécois, c’est une excellente façon de profiter du meilleur des deux mondes. À condition toutefois de bien planifier son projet!
Profiter de la vie
Amélie Riel et Maxime Papineau ont plongé dans l’aventure et sont venus s’installer à Playa San Jose, en Équateur. Amélie, qui travaillait depuis deux ans au Québec pour la firme de développement immobilier Hola Equateur, a réussi à obtenir un contrat d’un an pour elle et son conjoint en avril 2015.
Amélie rêvait depuis toujours de vivre dans un pays du Sud. Maxime était plus réticent, mais après y avoir réfléchi un an et avoir exploré le pays pendant quelques semaines de vacances, il a lui aussi attrapé la piqûre.
Le couple a donc loué sa maison de Gatineau, entreposé sa voiture et fait ses valises pour un an… ou plus, s’il se laisse séduire par les avantages de la vie en Équateur. « Pour un jeune couple, c’est idéal, ici! Le coût de la vie est faible, on peut acheter une propriété à bas prix et le système de santé est très bon et presque gratuit, même pour nous qui ne sommes pas citoyens. Notre salaire canadien nous permet de découvrir le pays et même de mettre de l’argent de côté! », affirme Amélie.
Pré-requis : la flexibilité
Ils ont cependant dû faire quelques concessions. Ils sont payés moins cher qu’au Québec et ont changé de fonction. Amélie était designer, et Maxime, électricien. Aujourd’hui, ils s’occupent plutôt du contrôle de la qualité des nouvelles constructions et du service à la clientèle pour Hola Équateur. Mais pour l’instant, ils sont heureux de cette occasion d’acquérir de nouvelles compétences.
Pour les pigistes, toutefois, travailler dans le Sud exige beaucoup de flexibilité, car ils doivent être prêts à faire face aux imprévus. « Il est très important d’avoir un mandat fixe, un nombre d’heures ou de contrats réguliers avec un ou deux clients stables, et un bon réseau de contacts pour trouver de nouveaux contrats en cas de pépin », soutient Peggy Bédard, traductrice et rédactrice à la pige, dont l’objectif est de s’installer au Mexique.
Partir pour mieux revenir
Lors d’un premier séjour de cinq mois en 2013, Peggy bénéficiait d’un contrat stable avec un client américain et d’un salaire suffisant pour payer ses dépenses et profiter de la vie. Son travail était facilité par le faible décalage horaire, une connexion Internet fiable et rapide et des tarifs téléphoniques internationaux extrêmement abordables.
L’an dernier, elle est donc repartie avec l’intention de s’installer pour plusieurs années au Mexique. Toutefois, elle a fait face à un obstacle de taille : son principal client canadien, pour lequel elle travaillait régulièrement depuis plus d’un an, a brusquement cessé de la payer.
« J’ai pensé pendant quelque temps que la situation allait se rétablir. Puis, j’ai tenté de trouver de nouveaux clients au Québec et au Mexique, mais j’ai réalisé que cela prend du temps et que ce n’est pas facile à distance. Comme mes économies s’épuisaient, j’ai décidé de rentrer au Québec pour l’instant », explique-t-elle.
Assurer ses arrières
Amélie et Maxime doivent relever un défi similaire : « Comme nous n’avons pas encore de compte en banque équatorien, nous devons attendre quelques semaines avant de recevoir notre salaire. Heureusement, nous avons des économies! »
À ceux qui voudraient faire le grand saut, ils conseillent donc de bien planifier leurs arrangements au Canada et à l’étranger, et de se munir d’un bon parachute financier!