Travailler moins, mais de façon plus efficace : l’exemple de la Suède

La productivité est au cœur des préoccupations des entreprises. En Suède, une nouvelle stratégie a mené à de résultats pour le moins surprenant : en réduisant la journée de travail de 8 heures à 6 heures dans le secteur public, on a assisté à une augmentation de la productivité chez les travailleurs. Comment expliquer ce phénomène?
En fait, la Suède est l’un des États présentant une moyenne d’heures travaillées parmi les plus basses au monde, soit 1 609 heures par travailleur annuellement. Pourtant, le pays possède l’un des meilleurs taux de productivité par heure travaillée. Quantité n’est donc pas synonyme de qualité, de toute évidence!
Ainsi, tant que les employés que les patrons ont rapporté suite à cette expérimentation de nombreux avantages sur le plan professionnel : usage plus efficace des ressources disponibles, meilleure rétention du personnel, augmentation de la motivation, employés plus dynamiques, etc. La période d’essai se terminera fin 2016 et si le programme n’a pas la garantie d’être reconduit, manque de fonds, plusieurs autres pays notamment scandinaves s’y intéressent.
Le cas du Québec
Le Québec aurait tout avantage à explorer différentes avenues pour améliorer son taux de productivité; Une productivité plus élevée signifie que chaque heure travaillée permet de
produire plus.
Dans un rapport sur la productivité au Québec publié l’an dernier par le Centre pour la productivité et la prospérité du HEC, on soulève la situation peu reluisante de la province… En effet, l’étude révèle que le Québec accuse un retard en matière de productivité qui affecte non seulement la performance économique mais aussi le pouvoir d’achat des ménages. Bref, toute la société écope!
L’analyse va même plus loin : lorsqu’on compare le niveau de vie du Québec à ceux des autres provinces canadiennes et des 20 pays de l’OCDE sélectionnés aux fins de cette étude, on constate que la belle province est en queue de peloton en matière de prospérité économique depuis plus de trente ans.
Le Conseil du patronat du Québec a par ailleurs déjà fait valoir des pistes de solutions pour remédier à la situation. Parmi celles-ci :
- Améliorer la fiscalité des entreprises pour la rendre parmi les plus concurrentielles au monde
- Stimuler l’investissement privé, notamment en équipements et machinerie
- Augmenter le pourcentage de diplômés universitaires au Québec
- Améliorer est la quantité de diplômés en formation professionnelle et l’offre de formation continue
- Améliorer les infrastructures publiques vieillissantes