Trouver un emploi à la façon de l’investisseur

Avant de mettre son argent dans une entreprise, un investisseur étudie des critères comme le risque, la croissance prévue et le dynamisme de son secteur. Un chercheur d’emploi aurait tout intérêt à suivre cette logique pour trouver une entreprise avant d’y postuler. Après tout, un emploi représente aussi un énorme investissement, de temps et d’efforts…
Avant de prendre le « risque » d’accepter un poste, il faut déterminer ses objectifs, connaître son profil « d’investisseur » et celui de l’entreprise potentielle :
1. Les objectifs professionnels
Un chercheur d’emploi qui se trouve en début de carrière ne peut pas penser de la même façon qu’un travailleur de 45 ans. À 25 ans, on cherche à gagner sa place dans son domaine tout en jouissant d’une ambiance de travail agréable. On est prêt à faire les heures qu’il faut pour y arriver et on accepte des conditions plus précaires.
À l’extrémité du spectre, une personne en fin de carrière pourrait être davantage tentée par une entreprise qui lui offre de meilleures conditions de travail et une certaine stabilité.
2. La tolérance au risque
La tolérance au risque varie aussi en fonction de chacun. Ainsi, les entreprises en démarrage ne sont pas faites pour tout le monde. Selon Claudine Delière, conseillère en recrutement et agente de développement à la CDEC de Rosemont-Petite-Patrie, les entreprises en démarrage ont plus de chances de survivre si elles parviennent à passer le cap des deux premières années de fonctionnement. Un travailleur qui choisit une telle entreprise court un plus grand risque de devoir se trouver un autre emploi assez rapidement.
En même temps, le travail représente souvent un défi enrichissant qui peut en valoir la chandelle pour les travailleurs dont la recherche fréquente d’emploi ne fait pas peur.
3. La croissance de l’entreprise
L’idée ne consiste pas uniquement à observer les résultats financiers de l’entreprise, mais aussi à étudier ses perspectives à long terme. Par exemple, le rythme auquel l’entreprise lance de nouveaux produits. Si une entreprise fonctionne depuis dix ans sans avoir renouvelé son offre, cela peut non seulement se révéler un signe de manque d’innovation, mais aussi d’ouverture aux changements. Le risque qu’elle ne survive pas à une concurrence féroce devient alors plus grand.
4. La culture d’entreprise
La culture d’entreprise représente l’élément « émotionnel » de la recherche d’emploi. Investir son temps dans une entreprise qui ne nous ressemble pas, c’est un peu comme aller contre nature. Il existe plusieurs façons de savoir si nos valeurs correspondent à celles de l’entreprise. Le mieux est de parler à quelqu’un en interne. Par exemple, y a-t-il une règle non écrite où tout employé qui ne participe pas systématiquement aux 5 à 7 perdra des possibilités d’avancement ? Ce type de renseignement n’est pas rendu public par l’entreprise.
La consultation du site Web de l’entreprise, plus spécialement de sa présence sur les réseaux sociaux, peut aussi en dire long sur le respect des valeurs prônées. Sur LinkedIn, il est possible de trouver les gens qui y travaillent et de connaître leurs compétences et leurs expériences, parfois même les projets sur lesquels ils travaillent dans l’entreprise.
5. Le rendement sur son investissement
Dans le monde du travail, le rendement s’évalue selon les possibilités d’avancement et les compétences acquises. Les travailleurs qui carburent aux nouveaux défis pourraient ne pas trouver leur compte au sein d’une entreprise qui ne permet pas de changements aux tâches.
Chercheurs d’emploi prudents, modérés ou audacieux… Chaque profil de travailleur correspond à un type d’entreprise, suffit de bien connaître le sien.