Votre patron est satisfait de votre travail et vous offre une promotion. Génial, sauf que l’augmentation de salaire n’est pas suffisante à vos yeux… Est-il bien vu de la négocier?

Bien sûr, répond sans hésiter l’auteur et conférencier Alain Samson. Mais il faut choisir la bonne approche, précise l’expert du marché du travail. Voici cinq conseils pour réussir sa négociation.

1. Miser sur l’avenir
« Il ne faut pas voir une promotion comme un cadeau fait par un patron en fonction des performances passées, mais plutôt pour un projet d’avenir conjoint et des défis futurs », explique M. Samson. Inutile de souligner en long et en large les réalisations passées et les nombreuses heures supplémentaires accordées à l’entreprise. Misez plutôt sur l’envie que vous avez de vous investir encore davantage. En tout temps, les compétences et l’énergie que cela demandera méritent alors un meilleur salaire.

2. Adopter une approche collaborative
L’une des erreurs les plus fréquentes en négociation est de se placer dès le départ en adversaire plutôt qu’en partenaire devant son vis-à-vis. « Si on présente la proposition comme un défi conjoint à bâtir, on se place du même côté de la table », fait valoir Alain Samson.

3. Connaître sa valeur
« On ne connaît pas toujours notre valeur sur le marché, ni le salaire moyen versé, fait remarquer Alain Samson. On se rappelle notre salaire de départ, mais on n’est pas conscient de notre valeur réelle. » Et il est fort probable que votre patron ne la connaisse pas non plus. Prendre le temps de faire des comparatifs avec le marché et de vous informer sur le salaire moyen pour en informer votre patron au moment de la négociation pourrait être bien utile.

Selon Statistique Canada, le salaire horaire moyen au Québec était de 24,88 $ en février 2017. Il est possible de connaître ce salaire selon la tranche de population ou le secteur d’activité sur le site Internet de l’organisme.

4. Oublier ses complexes
Il faut aussi rappeler qu’il n’y a pas de mal à parler d’argent. On travaille peut-être pour se réaliser et se dépasser, mais on travaille aussi (et surtout) pour obtenir un salaire. « Un salaire, ce n’est pas caritatif; c’est donné en échange de résultats. Il faut changer notre approche et se voir comme des consultants, pas comme des mendiants.»

Mais les Québécois sont réputés pour être particulièrement frileux à aborder ce sujet un peu tabou. C’est encore plus vrai chez les femmes, qui ont tendance à sous-estimer leur valeur sur le marché. Ou du moins, à ne pas oser en demander plus. Selon une étude menée par l’auteure du livre Women Don’t Ask réalisée auprès de jeunes diplômés américains, seulement 12 % des femmes avaient négocié leur salaire contre 52 % des hommes.

5. Ne pas se rebuter face à un refus
Selon l’expert-conseil, ceux qui oseront demander plus dans une approche de collaboration ne peuvent pas être perdants. « Tous n’auront pas la promotion demandée, mais gagneront en crédibilité. Et dès qu’on est perçu comme crédible, engagé et compétent au sein d’une entreprise, on ne peut pas faire autrement que de voir sa valeur augmenter. »

 

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