par Josiane Roulez

Le chercheur d’emploi a beaucoup à gagner en utilisant l’approche du tireur d’élite : identifier une cible, mobiliser ses ressources, accumuler de l’information sur son objectif, prendre le temps de viser… et tirer droit dans le mille!

« Rechercher un emploi s’apparente beaucoup à un processus de préparation au combat : mobiliser ses ressources, faire une reconnaissance, planifier l’opération, se déployer et passer à l’action », affirme Richard Martin, président d’Alcera Conseil de gestion inc. Cet ancien officier, qui a entre autres commandé une troupe de maintien de la paix de 150 hommes en Bosnie, œuvre aujourd’hui auprès des organisations et des leaders, à qui il offre des services de planification stratégique, de coaching et de mentorat basés sur ses connaissances militaires.

Mobiliser ses ressources
Lorsqu’on voit approcher le moment de chercher un emploi, il faut mobiliser ses ressources pour se préparer au combat. « Il faut savoir ce qu’on veut et ce qu’on est prêt à faire pour l’avoir », affirme Richard Martin. Il recommande d’identifier clairement ce qu’on veut accomplir (type et secteur d’emploi, salaire désiré, gain d’expérience ou de compétences) et ce qu’on est prêt à sacrifier (changement de ville, salaire plus bas).

Le chercheur d’emploi doit aussi mobiliser ses « troupes », c’est-à-dire son réseau personnel et familial. « Partir en mission, c’est dur pour le moral. Un tireur d’élite a besoin du soutien de ses proches. C’est la même chose pour un chercheur d’emploi! », compare Richard Martin. On peut aussi faire appel à un coach en carrière, à un conseiller d’orientation ou à un club de recherche d’emploi.

Partir en reconnaissance
Ensuite, le chercheur d’emploi doit accumuler des renseignements sur son objectif. « Comme un tireur d’élite, il doit analyser le terrain, recueillir des informations sur sa cible et sur l’ennemi et tenir compte de la météo! », affirme Richard Martin.

Dans un premier temps, le chercheur d’emploi doit donc s’informer des conditions du marché de l’emploi et des enjeux dans le secteur visé, des salaires offerts ou de la formation nécessaire. Puis, il doit recueillir de l’information sur les entreprises qui l’intéressent, entre autres par ses contacts, le site web des entreprises et les médias. « Je recommande de faire une liste de 10 employeurs par ordre de préférence, de concentrer tous ses efforts sur le premier et de passer au suivant si ça ne fonctionne pas », conseille Richard Martin.

Le chercheur d’emploi peut ensuite établir des contacts à l’intérieur de l’entreprise, entre autres en utilisant LinkedIn, s’informer sur ses concurrents potentiels à l’interne ou à l’externe et sur le contexte particulier de l’organisation : climat de travail, défis particuliers ou raisons de l’ouverture de poste. « Ces informations sont précieuses pour comprendre comment vous positionner. Si, par exemple, votre prédécesseur a été renvoyé pour son style de gestion trop rigide, vous gagnerez à démontrer votre caractère rassembleur », affirme Richard Martin.

Planifier le tir
Puis, le chercheur d’emploi établit son plan d’attaque en analysant les informations recueillies. « La plupart du temps, une attaque frontale, comme l’envoi d’un CV, est la meilleure manière d’échouer. L’idéal est de se faire présenter par une personne à l’intérieur de l’organisation », souligne Richard Martin.

Une fois son plan établi, le chercheur d’emploi se met en position. Il prévient ses proches, adapte son CV et sa lettre de présentation au poste visé et se prépare psychologiquement, entre autres en se rappelant ses objectifs et en s’exerçant à l’entrevue. Puis, lorsqu’il est prêt, il appuie sur la gâchette.

Viser dans le mille
« Si un chercheur d’emploi est bien préparé et qu’il sait ce qu’il veut, il a beaucoup plus de chances d’atteindre sa cible. Sa motivation et sa passion transparaissent, son moral est meilleur et il a plus d’assurance. Pour maximiser ses chances de réussite, un tireur d’élite peut se préparer une semaine pour une mission qui dure 12 heures. Ce n’est pas différent pour un chercheur d’emploi! » conclut Richard Martin.